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Extension de l’hôtel de ville: pourquoi privilégier l’ancien Blokker.

Chacun l’admet : les services administratifs de la ville sont à l’étroit.
Les conditions de travail n’y sont pas idéales, l’accueil du public non plus.
Actuellement, s’informer, consulter un dossier, expliquer une situation ou un projet avec un minimum de facilité et de discrétion ne peut pas se faire dans de bonnes conditions.
Il faudrait aussi pouvoir regrouper certains services éparpillés dans la ville et en développer de nouveaux, répondant ainsi aux besoins de la population.

C’était il y a 6 ans : l’achat du “Blokker”

Pour toutes les raisons précitées, lorsqu’en 2018, le “Blokker” (ancien Nopri) a fermé ses portes, la Ville s’est intéressée à ce site, dont l’arrière est contigu aux services communaux.
Le bâtiment, qui nécessitait une sérieuse rénovation, notamment énergétique, était sain.
Il offrait, rien qu’au rez de chaussée, une surface libre bâtie de 770 m² (sur un terrain de 870 m²).

Extension de l'hôtel de ville : pouquoi nous privilégions le Blokker 426720350 964996608320434 6245890090194777876 n

La décision a donc été prise, à l’unanimité, de l’acquérir (au coût de 260.000 €) en vue de restructurer l’hôtel de ville. Il offrait l’avantage de permettre, avec une vision à long terme, d’agrandir les services communaux et de créer entre eux une liaison couverte, le cas échéant, par étapes. Hélas, depuis 2018, les choses n’ont guère avancé. Le Blokker sert d’entrepôt, notamment pour des saisies judiciaires. Et pour la restructuration de l’hôtel de ville, aucun inventaire des besoins, aucune étude de faisabilité, aucun avant-projet n’ont été réalisés.

Il y a deux mois : une volte-face précipitée

Domicent 1

Tout récemment, une maison de maître avec cabinet médical, située à côté de l’hôtel de ville, a été mise en vente. Cette maison présente au rez de chaussée une surface au sol bâtie de ± 280 m² sur un terrain de 2200 m².

Après un  contact avec le vendeur, la majorité actuelle a souhaité – de manière précipitée – acquérir ce site, délaissant l’ancien Blokker.

Pour la majorité actuelle, cela tombait bien : des travaux d’isolation étaient prévus dans l’hôtel de ville actuel et on n’avait pas de solution pour reloger temporairement les employés.
Une modification budgétaire de 700.000 € a été votée par les conseillers de l’actuelle majorité pour acquérir cette habitation. Et dans ce montant, les indispensables travaux ne sont pas compris.

Cité

sans jeux

Pour permettre cet achat, d’autres projets ont été retirés du budget, comme par exemple la réfection de la plaine de jeux de la Cité Geuten.

 

 

   

En résumé :

Vue aér

en vert : le site de l’hôtel de ville actuel ;
en bleu-ciel : le site de l’ancien Blokker ;
en rouge : le site de la maison de maître ;
en jaune : le site Belfius (voir encadré ci-dessous).

Qu’en penser ?

Pour justifier sa volte-face, la Bourgmestre a présenté un tableau comparatif entre les deux options.

Sans titre 1
Cette présentation  ne nous a pas convaincus, au contraire !

Fonctionnalité

Couloir

Avec l’ancien Blokker, il est possible de réaliser un hôtel de ville 2.0. bien plus fonctionnel et accueillant, répondant aux exigences du 21ème siècle.
On pourrait, par exemple, situer tous les services au rez de chaussée, le long d’une circulation lumineuse et fonctionnelle (l’étage pouvant éventuellement être affecté à du logement).
Comme la surface est dégagée, les espaces peuvent être parfaitement adaptés aux besoins et permettre une éventuelle évolution. On n’est pas obligé d’utiliser toute la surface bâtie : des patios peuvent être créés. Et le cas échéant, on peut procéder par étapes.
En revanche, la maison de maître présente des surfaces bâties bien plus réduites, des pièces beaucoup plus contraignantes (et pour certaines, inutilisables) et donc un ratio d’utilisation nettement plus défavorable. On est obligé d’utiliser l’étage (qui doit donc être rendu accessible aux PMR), voire de réaliser des extensions.
L’articulation avec le bâtiment actuel, ainsi que l’accessibilité des services au public sont beaucoup plus compliqués. Une liaison couverte est pratiquement impossible.

Gros-œuvre et isolation

Que ce soit le Blokker ou la maison de maître, des travaux (isolation, mise aux normes, cloisonnement…) sont indispensables. Ni l’un, ni l’autre n’est donc occupable en l’état.
En refaisant la toiture du Blokker, qui peut être énergétiquement exemplaire, on réalise déjà une bonne partie des travaux d’isolation et de gros-œuvre.
En revanche, la maison de maître, pour conserver son cachet architectural, nécessite une isolation compliquée (et donc coûteuse) de son enveloppe.

Coût des travaux

Il apparaît qu’à surface utile équivalente, le coût de la rénovation du Blokker serait moins élevé que celui de la maison de maître, notamment pour respecter les exigences des services de secours et de l’urbanisme.
D’autant qu’ il n’est pas besoin d’investir 700.000 € dans l’achat d’un bien, alors que la revente -très hypothétique- du Blokker n’en rapporterait vraisemblablement pas le tiers !

Cours et jardins

Un jardin de près de 2.000 m² avec piscine, qui explique en partie ce surcoût, n’est pas nécessaire à l’administration. Et il serait écologiquement inacceptable de transformer ce parc en un vaste parking pour les véhicules communaux (ce qui sera tentant).
En laissant cette maison de maître au privé, on peut préserver, par des exigences d’urbanisme, ce poumon vert en centre-ville sans avoir à en supporter la charge.

Urbanisme & qualité urbaine

En abandonnant le Blokker, on court le risque bien réel de voir se créer un nouveau chancre en centre-ville. Les bâtiments inoccupés en phase de dégradation sont déjà nombreux et la demande pour des immeubles de ce type est loin d’être évidente.
Notre ville et son commerce ne peuvent se permettre un tel risque.
En rénovant l’ancien Blokker, la ville s’offrirait au contraire une belle vitrine, bénéfique à son dynamisme.

L’urgence

Pour nous, s’offrir une maison de maître à un tel prix, pour répondre à l’urgence (et à l’imprévision) de travaux d’isolation dans les locaux actuels, sans même savoir si les services -notamment de secours- sont d’accord avec ce changement d’affectation, n’est pas de bonne gestion.
Une autre solution temporaire, le temps des travaux d’isolation, nous semble préférable.
Par exemple, le centre-ville ne manque pas de bureaux vides qui pourraient être envisagés pour une location précaire

De la nécessité d’un projet global abouti

Pour la rénovation et l’extension de l’hôtel de ville, un projet bien conçu, précédé d’un inventaire rigoureux des besoins, est indispensable.
Ce travail n’est pas aisé, car il nécessite un minimum de recul et, sans doute, des arbitrages.
La formule d’une “assistance à maîtrise d’ouvrage” (AMO) existe et serait sans doute utile pour faire avancer les choses.
Pour réussir un projet, une fois les besoins recensés, ainsi qu’un organigramme établi, un appel d’offres auprès des architectes locaux serait sans doute indiqué.
Ces investissements-là feraient sans aucun doute réaliser de belles économies.

De la nécessité de mener d’autres projets prioritaires en parallèle

La rénovation de l’hôtel de ville n’est pas le seul (et sans doute pas le premier) projet qui requiert l’urgence : une rénovation des services techniques est tout aussi indispensable.
En 2018, une somme de 500.000 € avait été budgétisée par l’ancienne majorité pour entamer une réfection par étape du dépôt communal.
Une des premières mesures de la tripartite a été de transférer cette somme dans la reconstruction de l’ancien arsenal de Warneton, puis d’acheter des hectares de terres cultivées près du cimetière de Warneton, pour un projet qui nous semble démesuré.
Pour cela aussi, on est au point mort…
Nous y reviendrons !

Un précédent
Quand en 2010, une autre moyenne surface,
l’ancien magasin “Unic”, devient “Belfius”…

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Dans les années 2000, lors de sa fusion avec le Crédit communal, la banque Dexia (devenue Belfius) rachète le magasin “Unic”, situé à Comines, rue du Faubourg, qui avait fermé ses portes.
Même plus petit que le Blokker, sa situation et son état étaient assez similaires.

 L’institution bancaire en restaure la façade, aménage un accueil ainsi que des bureaux agréables au rez de chaussée.
Ces derniers sont disposés le long d’une “rue intérieure” rendue lumineuse grâce à une verrière linéaire.
Un tel dispositif permet d’assurer non seulement une liaison aisée entre tous les services, mais aussi un bon éclairage en double-jour de locaux.

Difficile de ne pas y voir un exemple de ce que pourrait devenir, en mieux, l’ancien Blokker.

 

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